ORGUES DE BARBARIE
Ce week-end du 15 août, à Vichy, à défaut de poinçonneur des Lilas, ce sont les cartons perforés des orgues de barbarie qui font flotter un air de nostalgie dans les rues du centre-ville jusqu'à samedi soir. La neuvième édition des Rencontres d'orgues de Barbarie a démarré au premier tour de manivelle. Et pour cause : la soixantaine de chanteuses et chanteurs sont presque autant d'habitués. Ils se connaissent, s'apprécient. Toute l'année sur la route, ils n'ont que la rue pour se poser. Alors, une galerie, c'est du luxe. C'est donc sous celle qui longe la rue Wilson et le parc des Sources que la plupart ont déballé leurs cartons pleins de nostalgie.
L'orgue de Barbarie est un instrument de musique mécanique à vent classable dans les orgues. Il fait partie des automatophones, terme qui englobe tous les instruments destinés à produire de la musique par des procédés mécaniques : boîtes à musique à lames métalliques, à carillons, à cordes, etc. Il existe sous une grande variété de formes, des plus petits que l'on peut porter en bandoulière, attribut traditionnel des chanteurs de rue, aux plus grands (appelés limonaires) qui sont fixes et affectés à des salles de bal, des cafés, mais parfois aussi des églises. Et une large gamme intermédiaire d'orgues mobiles, portés sur des charrettes ou attelés à des voitures, jusqu'aux orgues qui accompagnaient traditionnellement les manèges forains. Les qualités musicales, l'étendue des registres, sont naturellement très variables.
L'explication la plus répandue de son nom viendrait d'une déformation d'« orgue de Barberi », d'après le fabricant italien de Modène, Giovanni Barbieri (début du XVIIIe siècle), mais selon d'autres opinions il vient plutôt du fait que les joueurs des XVIIe et XVIIIe siècles « baragouinaient un français approximatif et qu'ils venaient "d'ailleurs".
Une autre hypothèse est une provenance du Maghreb. En effet à cet époque-là, le Maghreb était appelé la « Barbarie » par les Européens. Pour les « vrais » musiciens, les « amateurs » qui se contentaient de tourner une manivelle venaient voler comme des barbares leur musique et leur gagne-pain. Toutefois, l'usage veut que l'on écrive Barbarie avec une majuscule.
Le nom orgue est masculin au singulier, et au pluriel, lorsqu'il désigne plusieurs instruments distincts. Il peut être utilisé au féminin pluriel lorsqu'il s'agit d'un seul instrument. Exemple : les grands orgues de France (plusieurs instruments), le grand orgue de Notre-Dame, ou les grandes orgues de Notre-Dame (un seul instrument). Cette particularité ne s'applique pas aux orgues de Barbarie, pour lesquels on conserve le masculin.